Gerrit Dou, 1613-1675, Néerlandais
Autoportrait à la pipe (1640)
Gerrit (ou Gérard) Dou était un peintre néerlandais de l’Âge d’Or. Représentant des Leiden fjinschilders, il est connu pour son travail de genre.
La femme hydropique (1663)
Né à Leiden en 1613, il a d’abord étudié le dessin dans l’atelier de Bartholomeus Dolendo avant de suivre les traces de son père, maître-verrier. À l’âge de quatorze ans, devenant le disciple de Rembrandt, il acquit la maîtrise de la couleur et du clair-obscur. Se détachant de l’influence de son maître, il adopta un style d’une précision miniaturiste, caractérisé par une finesse du trait et un goût du détail qui l’obligeait à fabriquer lui-même des pinceaux adaptés à cette minutie. Il s’aidait également d’une loupe et d’un cadre de perspective faits de fils tendus en travers de la toile.
L’École du soir (1660-1665)
Il peignait des scènes de genre et d’intérieur, souvent éclairées à la bougie ou à la chandelle, dont les couleurs harmonieuses et transparentes conféraient au sujet qui posait parmi des objets familiers une impression de vie. Ses œuvres, dont la côte dépasse aujourd’hui celle de son maître, sont généralement de petit format, et les musées d’Europe présentent de nombreuses pièces parmi les deux-cent qu’on lui connaît. La femme hydropique (1663), par exemple, une représentation satyrique des médecins-charlatans, fut le premier don fait au musée du Louvre.
Femme qui joue du clavecin (1665)
Chef-d’œuvre de luminosité, L’École du soir illustre parfaitement sa maîtrise des scènes à la chandelle, avec pas moins de quatre sources d’éclairage. Le critique Baer y a également vu le symbole de l’illumination des sens qui permet d’atteindre à la véritable compréhension. Philips Angels, dans son Lof der Schilderkunst, a chanté les mérites de son imitation de la nature et de ses illusions. Ses œuvres exprimaient également le débat sur le paragone qui secouait la scène artistique contemporaine : qui de la peinture, de la poésie ou de la sculpture représentait le mieux la nature ? Dou a étudié cette comparaison dans son œuvre Le vieux peintre au travail, qui montre que la capacité d’imitation du peintre s’améliore avec l’âge, contrairement au sculpteur, dont l’instrument de travail (le corps), s’use. Selon lui, l’art dépassait même la nature, notamment dans l’exaltation de la lumière.
Dou a connu une véritable gloire, notamment auprès de la reine Christine de Suède, qui possédait onze de ses œuvres, et Cosimo III de Médicis lui a acheté au moins un tableau, qui se trouve actuellement aux Offices. S’il avait également reçu de nombreuses offres d’établissement dans des cours étrangères, notamment celle de Charles II d’Angleterre, il a pourtant choisi de ne pas quitter Leiden.
Dou a gardé toute sa renommée après sa mort, en 1675, malgré un siècle d’oubli entre 1860 et 1970, quand l’Impressionnisme a fait passer de mode la précision de son style, qui n’est revenue en vogue qu’avec l’hyper-réalisme de Dali.
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