Jean Delville, 1867-1953, Belge
We Perform Jean Delville, peintre symboliste, était également écrivain, poète et théoricien de l’art. Il fut l’élève de Jean-François Portaels, fondateur de l’école orientaliste belge.
Delville fut d’abord réaliste. Il a exposé pour la première fois en 1885, au cercle l’Essor, et a publié des poèmes trois ans plus tard. Il produisit à la même époque des dessins inspirés des opéras de Wagner, notamment Parsifal. Ses œuvres évoquaient également la misère du prolétariat, et il réalisait volontiers des paysages au parc Duden de Forest, sa ville natale. Ses peintures présentaient déjà des caractéristiques mystérieuses, à travers leurs brouillards et crépuscules. Son talent précoce lui a valu de nombreuses récompenses à l’Académie, et il a remporté en 1896 le Prix de Rome, qui lui a permis de passer une année en Italie où il s’est fait connaître et a étudié à Florence et dans la capitale les artistes de la Renaissance.
Son œuvre, symboliste, est profondément marquée par l’ésotérisme et l’idéalisme philosophique. Il tirait son inspiration de l’écrivain occultiste français Joséphin Peladan, et il a d’ailleurs exposé à la Rose-Croix esthétique à partir de 1892. Passionné par le monde de la littérature, Delville fut influencé à ses débuts par les écrits d’Eliphas Levi, puis, plus tard, par la théosophie de Madame Blavatsky. Comme il l’écrivait en 1944 : « L’Étude des sciences occultes est à la base de ma philosophie intellectuelle et morale. »
Son chef-d’œuvre L’École de Platon (1898) replace les philosophes classiques dans un décor à la gamme chromatique onirique, qui montre des influences de la Renaissance (citons Raphaël) revisitées par une esthétique éthérée. Delville était un platonicien qui croyait à la fusion du masculin et du féminin dans l’amour absolu. Les jeunes éphèbes androgynes qui entourent le philosophe en sont la parfaite illustration.
Car l’art était pour Delville une forme de transfiguration religieuse : l’âme doit s’élever vers une portée morale plus grande. Il a ainsi très vite rompu avec le naturalisme hérité de sa formation académique et s’est tourné vers une peinture vouée à l’évocation d’une certaine spiritualité, dont le but était de créer un « Homme-Dieu. » Notons qu’il n’avait toutefois pas renié le classicisme pictural et ses nus sont une merveille d’anatomie.
C’est à la même époque qu’il a fondé la société « Pour l’Art », avec d’autres dissidents de l’Essor. Ils avaient pour vocation de promouvoir l’idéalisme à travers des salons et des conférences où se produisait souvent Peladan. Le premier salon de l’art idéaliste, tenu en 1896, se fit la vitrine d’œuvres influencées par le mysticisme et l’ésotérisme.
Il a ensuite déménagé en Écosse où il a enseigné pendant cinq ans à la Glasgow School of Art, ce qui lui a valu une certaine célébrité outre-Manche. Puis il a conservé pendant trente ans un poste de professeur à l’Académie des beaux-arts de Bruxelles, où Magritte compta parmi ses élèves.
Durant toute sa vie, Jean Delville n’avait cessé de publier des recueils de poèmes et des essais afin de mettre sa philosophie en lumière. Son ouvrage La Mission de l’Art (1900) résonne comme un manifeste du mouvement idéaliste.
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