Paul Delvaux, 1897-1994, Belge
Le miroir (1936)
Paul Delvaux était un peintre post-impressionniste, expressionniste et surréaliste.
C’est aux côtés de son meilleur ami, l’artiste Émile Salkin, qu’il a tracé ses premiers traits, reproduisant les squelettes du musée d’histoire naturelle de Bruxelles. Après avoir intégré l’Académie des beaux-arts, où il a découvert le symbolisme et la peinture décorative, il réalisé des toiles post-impressionnistes, puis expressionnistes, qui trahissent l’influence de son compatriote James Ensor. Sa famille, réticente face à ses choix artistiques, avait d’abord souhaité qu’il intègre des études d’architecture, mais sa rencontre avec le peintre Franz Courtens, en 1919, avait fini par les convaincre de le laisser s’inscrire aux cours de peinture de Constant Montald.
Prenant part à la vie artistique, il a réalisé une série de toiles tournant autour du thème des chemins de fer, dont Trains du soir. Il travaillait d’après nature et on l’apercevait souvent au Rouge-Cloître, dans la forêt de Soignes. En 1924, il a exposé avec le groupe d’artistes impressionnistes « Le Sillon ». À noter qu’il avait à cette époque pris l’habitude de détruire ses tableaux après chaque changement d’inspiration.
C’est peu de temps après que Delvaux aborda un thème qu’il ne devait jamais abandonner : celui des nus, après la révélation d’une exposition expressionniste. Son Nu couché (1934) trahit, dans son atmosphère tranquille et réservée, l’influence de l’expressionnisme flamand illustré par Constant Permeke et Gustave de Smet.
La même année, comme Magritte, il fut frappé par le surréalisme en contemplant pour la première fois un tableau de Chirico, lors de sa visite de l’exposition du Minotaure en 1934. S’inspirant de Magritte, Ensor et Chirico, il a alors entamé une série de toiles dont la première s’intitulait Femmes en dentelles,avant de participer à l’exposition des surréalistes à Paris en 1938.
Ses thèmes étaient fixés. Paul Delvaux, sous la coupe de sa mère, fut élevé dans la crainte du monde féminin. Les thèmes récurrents de son corpus sont des femmes dénudées, ignorées par des hommes en costumes et des éphèbes posant dans des paysages ou des milieux urbains figés et hiératiques. Ces femmes irradient d’une sensualité pourtant vertueuse. « Je les peins parce qu’elles sont belles et désirables, » expliquait Delvaux. Par ailleurs, quand on lui demandait s’il était un surréaliste, il répondait : « Pas toujours. Je ne suis pas un inventeur de formes. Je suis plutôt, disons, un naturaliste : je ne déforme pas la nature et je ne le veux pas. » Les critiques qualifieraient volontiers son art de réalisme magique.
Plus tard, il composa de gigantesques fresques qui ornent encore les murs du Casino d’Ostende ou du Palais des Congrès de Bruxelles. Lors de l’exposition universelle de 1958, il produisit avec ses élèves La Carte littéraire de Belgique, une peinture à l’huile sur panneaux d’aggloméré de 3 mètres sur 5, conservée à la Bibliothèque Royale de Belgique.
Après 1945, il a longtemps vécu dans le petit village de Saint-Idesbald, qui accueille depuis 1982 un musée qui lui est consacré et qui abrite la plus importante collection au monde de toiles, dessins et estampes de l’artiste. Ce dernier est mort en 1994.
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