Émile Claus, 1849-1924, Belge
Combat de coqs en Flandres (1882)
Émile Claus était un peintre luministe belge, connu en tant que « peintre du soleil ».
Né en 1849 dans un village des Flandres, sur les bords de la Lys, Claus, tous les dimanches, parcourait à pied les trois kilomètres qui l’éloignaient de Waregem, la ville voisine, où il suivait des cours de dessin à l’Académie.
Le Pique-Nique (1887)
De retour en Belgique, après un apprentissage de boulanger, en France, que son père lui avait imposé, il a rejoint, de 1869 à 1874, l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers, finançant lui-même ses études. Côtoyant des artistes naissants tels que le paysagiste Jacob Jacobs, Claus a vite attiré l’attention de la bourgeoisie locale, férue d’art. En 1882, il termina son Combat de coqs en Flandres, qui dépeint les dignitaires de la ville de Waregem se pressant autour de l’arène. L’un d’eux, le notaire Édouard Dufaux, convia Claus chez lui et lui présenta sa nièce, Charlotte, qui est devenue l’épouse du peintre. En 1883, le couple a emménagé dans une maison de campagne à Astene, dans les Flandres, qu’ils n’ont jamais quittée, à part lors d’un séjour à Londres où, durant la Première Guerre mondiale, Claus s’était réfugié et avait ouvert un atelier sur les bancs de la Tamise.
Vaches traversant la Lys (1899)
Ses peintures étaient alors réalistes, et représentaient des scènes de genre qui connaissaient un certain succès. En 1887, le Musée des Beaux-Arts d’Anvers acheta une de ses œuvres, et la famille royale de Belgique se procura Le Pique-nique (1887), une toile représentant la famille d’un fermier contemplant une coterie bourgeoise sur l’autre berge de la Lys.
Jenny Montigny (1902)
Sa palette naturaliste s’éclaircit pourtant sous l’inspiration du paysage lumineux de la campagne environnante. Sa célébrité lui valut de devenir l’ami d’artistes comme le sculpteur Auguste Rodin, le romancier Émile Zola, ou encore le poète Émile Verhaeren. C’est d’ailleurs sous l’influence de Claude Monet et de son ami Camille Lemonnier, qui l’initient à l’impressionnisme, qu’il a développé son style luministe, au point de fonder, en 1904, le cercle « Vie et Lumière », que rejoignent Ensor et Georges Lemmen. Son tableau des Vaches traversant la Lys (1899) fait preuve d’un travail extraordinaire sur le prisme des éclats de lumière se reflétant sur une onde que trouble le passage du troupeau.
Coucher de Soleil sur le Pont de Waterloo (1916)
Ce fut lors d’un atelier de formation qu’il tenait à Astene qu’il rencontra la peintre Jenny Montigny, qui faisait souvent le trajet depuis Gand pour venir assister à ses cours. Malgré leurs vingt-six ans d’écart et le fait que Claus soit marié, le maître et son élève ont entretenu une relation clandestine qui a duré jusqu’à la mort de Claus.
Connaissant une fin de carrière difficile due à la montée d’un expressionnisme qui le rendait obsolète, Claus a toutefois fait l’objet d’une exposition qui s’est montée à Bruxelles en 1921. Les œuvres exposées, représentant notamment des paysages anglais, telles que Coucher de Soleil sur le Pont de Waterloo (1916), ont fait une impression positive sur le public.
Décédé en 1924, il est enterré dans le jardin de sa villa d’Astene.